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Brighton - La mélancolique


On dit que Brighton est aux Londoniens ce que Deauville est aux Parisiens : une destination dont le storytelling façonne une histoire de marque singulière, construite pour toucher un public cible bien précis, presque une image de marque à part entière. Après une petite heure de train au départ de la capitale londonienne , « The Old Smoke », s’évapore pour laisser place à « London by the sea ». Mais Brighton n’est pas qu’une station balnéaire chic courue par de nombreux cols blancs en quête de nature et d’apaisement.


Atmosphère et Découverte

Dès l’entrée en gare, je suis immédiatement absorbée par cette atmosphère surannée d’un autre temps, une émotion presque scénarisée, comme si les lieux avaient été pensés pour raconter un récit immersif, illustrant une véritable technique de communication narrative centrée sur l’émotion. La joie me gagne. J'ai tellement hâte de découvrir ce que j'avais repéré sur Internet. De prime abord, je suis ébahie par la lumière presque spirituelle qui traverse la structure de fer et de verre du toit de l’édifice. Pas étonnant, lorsque l’on sait que la ville est la plus ensoleillée de tout le sud de l’Angleterre. Chaque rayon de soleil en devient précieux.


Les contrastes de Brighton

Je déchante en peu en me baladant dans les ruelles et découvre une pauvreté crasse, des personnages aux looks complètement déjantés et des détritus un peu partout. Surtout, beaucoup d'estropiés et de miséreux portent l'échec de leur vie comme une souffrance indélébile. N'y a-t-il pas une adresse de secours pour abriter ces pauvres gens ? La réaction de certains m'effraie. L'image que je me faisais de Brighton n'est pas aussi reluisante et j'en découvre malgré moi les coulisses. Je m’empresse d'avancer d'un pas rapide pour découvrir un quartier coloré et animé : « The Lanes ». Bordé de nombreux pubs et boutiques en tous genres, l'ensemble des constructions me fait penser à une ambiance cool hippie que je n'ai pas connue mais que j'aurais bien voulu vivre, ne serait-ce que pour le choix des tenues de mode excentriques de l'époque. Je ne m’étonne donc pas d’apprendre que la ville de Brighton est entrée dans l'histoire en obtenant le label « Capitale LGBTQIA de Grande-Bretagne » en 2001.


Vers la mer

Puis, je déambule dans les quartiers « Street art », principalement North Laine où je découvre des portraits atypiques intrigants sur des murs vieillis. Probablement nombre d'anecdotes accompagnent ces réalisations. J'y reconnais également une réplique de l'œuvre de Banksy, Kissing Coppers, sur le pub The Prince Albert à Trafalgar Street. Et si le coeur de la ville était bien là ? Au format photos et vidéos, ces oeuvres se retrouvent sur tous les réseaux de communication actuels, canaux de diffusion devenus indispensables pour diffuser tout contenu marketing garantissant l'atteinte des objectifs de succès pour chaque entreprise. 


Palace Pier Brighton - Juillet 2022
Palace Pier Brighton - Juillet 2022

Enfin, j'atteins le Graal : la Manche. Elle ne

ressemble en rien à la Méditerranée. Sa couleur verte évoque les paysages de campagne. La présence de micro-algues et leurs pigments chlorophylliens explique ce phénomène. On est loin des eaux cristallines des Maldives. Le style "Regency", exemple typique de l'architecture du 19ème siècle, omniprésent, ajoute une valeur bien particulière à la ville et lui confère une identité singulière. La ville, autrefois village de pêche médiéval, doit beaucoup à sa royale clientèle, un public ciblé conquis par une présentation produit et un discours marketing novateur à l’époque. Les prestigieux clients en firent la renommée internationale. La technique marketing de storytelling, une méthode de communication narrative puissante, a su créer une image de marque forte.


Le Palace Pier Brighton 

Le plus beau témoin de cette époque est sans doute le « Palace Pier ». Bâtiment juché sur pilotis, les 137 kilomètres de planches qui craquent sous mes pas et le discret coucher de soleil perturbé par les bruyantes mouettes, me rendent subitement mélancolique, comme si j’étais prise dans un tourbillon émotionnel pour un long moment. Je me promène sur les 525 mètres de la jetée et j’y observe de vieux bancs métalliques de style Belle Epoque dont la couleur noire éclatante contraste avec le blanc des structures en bois. Un « black and white » que je me dépêche de capturer avant l’arrivée des flâneurs. Pour un peu, on se croirait sur le Titanic, surtout que Southampton n’est pas bien loin… Un storytelling visuel et sonore puissant qui capte mon attention, me charme et me fait vivre un moment riche en émotion, démontrant le pouvoir du récit pour créer de la valeur et toucher l’audience de manière authentique. Les mots sont inutiles, les textes superflus.  J'espère que mes prises de vue suffiront à me souvenir de cette ville si particulière qu'est Brighton. 

 






 
 
 

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